LES éLèVES REFUSENT DE PLUS EN PLUS D’ALLER à L’éCOLE

Les services cantonaux de l'éducation tirent la sonnette d'alarme devant l'absentéisme toujours plus grand des jeunes à l’école. Les experts ont des explications.

L'absentéisme toujours plus marqué des élèves commence à inquiéter sérieusement les responsables cantonaux de l'éducation en Suisse. «Depuis quelques années, nous avons des élèves qui manquent l'école régulièrement pour quelques heures, voire de longues périodes. Du jamais-vu», s'inquiète ainsi un directeur d'école de Belp (BE) dans la «NZZ am Sonntag».

Le cas de Belp est loin d'être isolé. Partout en Suisse, les autorités signalent une hausse de l'absentéisme scolaire. Hic: personne ne connaît réellement l’ampleur du phénomène, car il n'existe aucune statistique. Mais la «NZZ» a interrogé les cantons. Et sur les 17 qui ont répondu, 14 confirment observer une augmentation.

La peur et le Covid

Mais qu'est-ce qui ne va pas chez les élèves? Les experts citent en premier les peurs en tous genres. «Les enfants sont souvent confrontés au mobbing», souligne Elsbeth Freitag, une psychologue saint-galloise. Les réseaux sociaux ont encore aggravé la situation: avant, les moqueries et les exclusions se limitaient à l'école, mais ça continue désormais en ligne. «Aujourd'hui, on ne cesse d'être harcelé». À cela s’ajoutent la pression de réussir, la peur des examens et la peur de l’avenir.

La pandémie a aussi laissé des traces, selon les spécialistes. Car les élèves ont constaté que «fréquenter l’école n’était plus sacro-saint», notamment en raison du confinement et des mesures de quarantaine. «La scolarité obligatoire ne va plus de soi, même du point de vue des parents critiques à l'égard du système», selon la psy qui ajoute: «L’absentéisme est devenu une forme de résolution de problèmes pour certains jeunes.».

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