UNE AMBULANCE éTAIT à 7KM, L'AUTRE à 15KM: EN URGENCE VITALE, UNE THURGOVIENNE FRôLE LA MORT PARCE QU'ON LUI ENVOIE LA MAUVAISE AMBULANCE

Monika Petkova-Zund a été victime d'une détresse respiratoire aiguë le week-end dernier. Paniquée, sa fille contacte les secours en urgence. Mais ces derniers lui envoient la mauvaise ambulance.

Dimanche dernier, Monika Petkova-Zünd dormait tranquillement dans l'appartement de sa mère à Münchwilen, une petite commune de Thurgovie, lorsqu'elle a été tirée de son sommeil: «Ma mère se tenait devant moi, les mains sur sa poitrine. Ses lèvres étaient violets, presque noirs», se souvient Monika Petkova-Zünd, paniquée.

Ses doigts aussi avaient déjà changé de couleur. «Elle avait de graves difficultés à respirer». Aucun doute: il y avait urgence. Problème: les secours thurgoviens ont pris un sacré temps avant d'intervenir.

Tout commence le 3 juillet dernier

Pour comprendre ce qu'il s'est passé, il faut remonter un peu moins d'un mois en arrière: le 3 juillet, la mère de Monika Petkova-Zund a été renversée par une automobiliste sur un rond-point. Résultat: cinq côtes cassées.

Selon la police cantonale de Thurgovie, «la mère de Monika Petkova-Zund a été légèrement blessée et a dû être transportée à l'hôpital par les services de secours». Les secours étaient alors venus de la ville voisine de Wil, à Saint-Gall, et étaient arrivés sur place en quelques minutes.

À la suite à l'accident, le rein de la mère de 72 ans a été endommagé, ce qui a provoqué une forte fièvre et une congestion rénale, à l'origine de la terrible détresse respiratoire de la retraitée.

Une ambulance était à 7km, l'autre à 15km: on envoie la 2ème

Retour au dimanche matin: après que la mère se tenait debout devant sa fille, toutes deux se sont déplacées dans le salon, où la fille a tenté de calmer sa mère.

Les mains tremblantes, sa fille a appelé les secours. L'appel a eu lieu à 03h38 le dimanche matin, d'après les données de Swisscom que Blick a pu consulter. Puis la fille a raccroché sans savoir de combien de temps disposait sa mère. C'est alors que l'angoisse de l'attente a commencé: «Chaque seconde me paraissait une éternité, mais je savais que les secours étaient proches.»

Mais au bout de quelques minutes, à 03h46, la fille a de nouveau appelé les urgences: «La personne au téléphone m'a dit qu'ils étaient en route. De Frauenfeld! Maman s'étouffe presque et ils viennent de Frauenfeld?!»

D'autant qu'à 7 kilomètres à peine, soit à Wil, il y a également des secours, alors ceux de Frauenfeld se trouvent... à plus de 15 kilomètres du domicile de la mère de famille.

Conséquences: après ce qui a semblé être une éternité, les forces d'intervention sont arrivées, mais vers 4 heures du matin.

«Pour moi, c'est de l'esprit cantonal insupportable!»

Après le soulagement venu avec l'arrivée des secours, le temps des questions est désormais venu: «Pourquoi l'ambulance est-elle partie de Frauenfeld, et non de Wil? On m'a même dit au téléphone qu'une équipe d'ambulances était disponible à Wil ce matin-là et à cette heure-là, et qu'une ambulance était libre!» Interrogés, les secours de Saint-Gall ont également confirmé l'information.

Sa mère aurait pu mourir. C'est donc la pensée qui hante à présent l'esprit de Monika Petkova-Zünd, plusieurs jours après l'incident. La longue attente de l'ambulance est restée gravée dans sa tête. Plus de 20 minutes se sont écoulées entre l'appel et l'arrivée des secours. «Faut-il maintenant anticiper à l'endroit où l'on habite en Suisse pour que ça n'arrive pas?»

Dans le domaine du sauvetage, il existe un délai d'intervention. C'est le temps qui s'écoule entre l'appel et l'arrivée des secours et qu'il faut respecter. Dans les lignes directrices de l'association professionnelle FMH relatives au sauvetage, on peut lire: «En Suisse, les patients d'urgence dont l'état vital est menacé doivent être entre les mains des sauveteurs dans un délai de 15 minutes; dans la mesure du possible, il faut s'efforcer de respecter un délai d'intervention de 10 minutes.»

Certes, les services d'urgence doivent faire le tri et hiérarchiser les cas selon leur importance. Mais la fille de la victime ne comprend pas que l'appel d'urgence dans le canton de Thurgovie ait sollicité une ambulance de Frauenfeld, beaucoup plus éloignée. Encore moins étant donné que les secours de Wil se tenaient prêts: «Pour moi, c'est de l'esprit cantonal insupportable!»

Réponse brève et concise du canton

La médecin cantonale thurgovienne Agnes Burkhalter s'est exprimée sur le sujet. Elle insiste: «Pour toutes les urgences, la centrale d'appels d'urgence propose le moyen de sauvetage le plus proche.» Le cas de Monika Petkova-Zünd et de sa mère montre toutefois de manière claire que ce n'est pas toujours vrai.

La mère de Monika Petkova-Zünd est, elle, sortie de l'hôpital jeudi matin.

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