BARNABAS VARGA, LE «JAMIE VARDY HONGROIS»

Samedi (15h), la Suisse fait son entrée en lice dans l’Euro 2024 en affrontant la Hongrie. A la pointe de l’attaque hongroise, Barnabas Varga. Inconnu sous nos latitudes, l’attaquant de Ferencváros présente des statistiques parmi les meilleures d’Europe.

«Chaque occasion qu’il a, il la met au fond», prévient Bence Boszák, spécialiste du football hongrois. Cette menace, c’est Barnabas Varga. Le buteur de Ferencváros a inscrit 29 buts - et donné 12 assists - cette saison entre Coupe, Championnat et Conference League, pour un ratio d’un but toutes les 92 minutes. Impressionnant.

En avril dernier, l’attaquant de bientôt 30 ans possédait même le meilleur ratio de buts inscrits hors pénalties parmi les 72 championnats mondiaux recensés par l’Observatoire du football de Neuchâtel (CIES)! Avec 1,26 but par 90 minutes, il devançait au classement Serhou Guirassy, révélation de la saison du côté de Stuttgart.

Si tout semble sourire au buteur hongrois depuis deux saisons, cela n’a pas toujours été facile pour celui qui a fait ses débuts à Eberau, en 4e division autrichienne, à l’âge de 19 ans. Après avoir inscrit 35 buts en deux saisons, il signe à Mattersburg, en Bundesliga autrichienne. Mais, freiné par les blessures, il n’y joue que 16 matchs (1 but) en deux ans et demi avant de faire ses valises.

Il rebondit du côté de Lafnitz, en deuxième division autrichienne, avant de finalement revenir au pays à l’hiver 2020. Alors âgé de 25 ans, il signe à Gyirmot, en 2e division hongroise. «C’est à ce moment qu’il a commencé à se faire un nom au pays», explique Bence Boszák. Et pour cause. En 60 matchs avec Gyirmot, il inscrit 26 buts et délivre 8 assists, ce qui lui permet de signer à Paksi et d’enfin découvrir, à 27 ans, la première division hongroise.

La machine est lancée et l’attaquant enchaîne but sur but. En mars 2023, il porte le maillot de sa sélection pour la première fois. Sur ses 11 sélections depuis lors, il a déjà inscrit six buts, dont un doublé en trois minutes contre Israël en match de préparation samedi dernier.

A Ferencváros, la confirmation

Il boucle finalement cette saison 2022-2023 avec 29 buts, ce qui lui permet de faire le grand saut dans le club le plus prestigieux du pays, Ferencváros. «Sa carrière fait réellement penser à celle de Jamie Vardy. Il a travaillé très dur, et aujourd’hui ce travail paie. Il a gravi les échelons un à un, dans des clubs de plus en plus prestigieux», commente Bence Boszák.

Sur l’année civile 2023, il était le neuvième meilleur buteur d’Europe, avec 35 buts toutes compétitions confondues. Des chiffres qui ont permis à Ferencváros de décrocher un 35e titre de champion et à Varga de soulever un deuxième titre consécutif de meilleur buteur du championnat hongrois. «C’est un véritable chasseur de but», prévient Bence Boszák. Et vu ses statistiques, difficile de lui donner tort. Après son doublé contre Israël, le buteur déclarait: «j’espère pouvoir faire de même contre la Suisse». La bande à Murat Yakin est prévenue.

La Suisse doit se méfier

En concurrence avec Martin Ádám pour le poste de titulaire, le joueur de Ferencváros semble avoir pris le meilleur pour une place dans le onze. «Au vu de la forme et des performances récentes de Martin, Varga sera titulaire contre la Suisse. Sauf blessure, il sera titulaire lors de tous les matchs de cet Euro», confirme Noel Miklós, du compte spécialisé Hungarian Football sur X.

Barnabas Varga n’a beau mesurer «que» 1,81 mètre, il est redoutable dans le jeu aérien. «Son jeu de tête est vraiment de haut niveau. Ses efforts défensifs sont aussi très précieux», analyse Noel Miklós. L’un des derniers spécialistes dans les airs à avoir affronté la Suisse? Peut-être Aleksandar Mitrović avec la Serbie, qui avait inscrit deux buts de la tête contre la Nati entre Russie 2018 et Qatar 2022.

«Il dégage une vraie force physique, et trouve très bien les espaces. La Suisse devra vraiment le surveiller dans la surface. Une fois qu’il reçoit le ballon en bonne position, c’est un vrai tueur», ajoute Bence Boszák. Dangereux dans le jeu aérien et balle au pied, donc. Rien que ça. La Suisse était déjà prévenue du danger induit par la présence de Dominik Szoboszlai, qui peut tant délivrer la dernière passe, qu’armer à 30 mètres. Maintenant, elle est aussi avertie de la présence du redoutable Barnabas Varga.

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