LE PRIX DE L’AIDE SPORTIVE, UNE VICTOIRE D’éTAPE DES TALENTS

Les meilleurs espoirs romands 2023 seront élus ce vendredi au Musée olympique de Lausanne. Une distinction loin d’être uniquement symbolique, même si tous les lauréats n’ont pas eu la carrière espérée ensuite.

La saison de ski-alpinisme de Thibe Deseyn touche à sa fin, mais il lui reste encore une dernière épreuve ce vendredi au Musée olympique de Lausanne. Si la Vaudoise a plutôt l’habitude d’avaler du dénivelé à skis, elle devra cette fois fouler sans trébucher le tapis rouge déroulé dans l’institution sise au bord du lac Léman.

L’athlète de 21 ans fait partie des trois nominées pour le prix du «Meilleur espoir féminin 2023» lors de la soirée romande de l’Aide sportive suisse, qui se tient chaque année depuis 2000 en complément de la version suisse (lire ci-dessous). «Rien que la nomination est un sentiment hypercool, surtout que mon sport ne fait pas partie des plus médiatisés, se réjouit Thibe Deseyn, qui rêve des JO 2026. J’ai reçu énormément de messages de gens qui ont voté pour moi!»

Le public était amené à voter (20%), un jury interne (40%), ainsi que des représentants des principales rédactions sportives suisses (40%). Les résultats réalisés lors de l’année 2023 sont pris en compte, comme les Européens et championnats du monde juniors. Championne du monde en vertical et troisième en sprint et en individuel aux Mondiaux U20 2023, Thibe Deseyn a publié plusieurs stories sur son compte Instagram pour inviter ses suiveurs à booster ses votes.

Ses deux rivales pour la distinction romande sont la Jurassienne Audrey Gogniat (tir sportif) et la Genevoise installée à Verbier, Margaux Dumont, spécialiste de ski-cross. «Quand on voit les noms des précédents lauréats, comme Timea Bacsinszky, Stanislas Wawrinka, ou Daniel Yule, c’est très motivant pour la suite», sourit la candidate vaudoise.

Rembourser les parents

L’intérêt financier du prix est non négligeable: 6000 francs pour les lauréats (masculins et féminins) et 1000 francs pour les autres. «Mes contrats de sponsoring sont bien plus bas et la somme promise à la vainqueure représente près d’un tiers du budget que je dépense sur une saison», souligne Thibe Deseyn.

Meilleure sportive romande en 2015, l’ex-skieuse Charlotte Chable avait découvert la Coupe du monde et même les Mondiaux de Beaver Creek (USA) cette année-là. «J’avais pu financer la moitié du budget alloué à ma préparation physique en une soirée et ça avait été bienvenu en tout début de carrière», se souvient la Villardoue.

Lauréat en 2018, Alexandre Balmer en a profité pour rendre la pareille à ses parents. «À cet âge, ce sont eux qui contribuent souvent à la plupart des frais, j’avais donc versé l’argent à mon père pour l’aider notamment dans le financement de mes vélos», souligne le Neuchâtelois. Le vététiste avait touché le jackpot: meilleur espoir romand, suisse et neuchâtelois.

Reconnaissance et chasse aux sponsors

L’escrimeur neuchâtelois Théo Brochard (20 ans), vice-champion du monde junior à l’épée, est lui en lice pour un doublé. Il fait partie des candidats masculins romands avec le Neuchâtelois Robin Tissières (ski freestyle) et le Valaisan Valentin Imsand (athlétisme). Trois grands espoirs qui ont déjà gagné le Prix de la légitimité. «La reconnaissance d’une institution comme l’Aide sportive suisse m’a amené une crédibilité auprès de mes sponsors, car mes performances étaient valorisées au-delà du monde du cyclisme», observe Alexandre Balmer.

Alors en pleine bourre, Charlotte Chable, elle, a capitalisé sur ce titre. «Certains prix sont parfois tirés par les cheveux. Mais là, ça m’a amené de la confiance, car il était uniquement basé sur les résultats et je l’avais mérité», sourit la Vaudoise, sacrée la même année qu’un autre skieur, Anthony Bonvin. Malgré ce sacre, les deux ont toutefois dû mettre un coup de carre définitif à leur carrière qui s’annonçait prometteuse quelques années plus tard, stoppés net par des blessures ou le manque de résultats. Comme bien d’autres lauréats.

Thibe Deseyn, elle, a hâte d’enfiler sa tenue de gala au Musée olympique, où elle côtoiera notamment des personnalités du monde économique et politique, mais aussi des stars du sport comme Mathilde Gremaud. «L’occasion d’échanger, mais aussi de gagner en visibilité et peut-être d’attirer de nouveaux sponsors, surtout en cas de victoire», sourit l’athlète de Leysin. Même en robe de soirée, elle reste une compétitrice.

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