MORT DE DWAMENA (EX FCZ): «J'AI Dû REGARDER MON FRèRE MOURIR SUR MON PORTABLE»

Mi-novembre, l'ex-attaquant du FCZ Raphael Dwamena s'effondre lors d'un match de football en Albanie et décède peu après dans l'ambulance. Son petit frère parle maintenant de la mort de Dwamena et de la raison pour laquelle il est déçu par la veuve de son frère.

Sur un vélo trop petit, Samuel Dwamena (20 ans) traverse le terrain de sable devant l'Astoturf d'Adjringrandor, un terrain de football situé au nord-est de la capitale ghanéenne Accra. Il sourit et salue aimablement, mais avec retenue. Dwamena porte un jeans, une casquette et un maillot du FC Bayern Munich, l'un de ses deux clubs préférés. Mais il vibre aussi pour Chelsea. Il aurait tellement aimé voir un jour son frère jouer sous le maillot des Blues.

Mais cela ne se fera pas. Son frère s'est effondré à la mi-novembre lors d'un match de football en Albanie et est décédé peu de temps après dans l'ambulance. Son frère, c'était Raphael Dwamena. Ancien goleador du FCZ, octuple international ghanéen, une star autrefois acclamée au parcours de vie et de carrière tragique.

Depuis la mi-novembre, le monde a changé pour Samuel. «J'ai dû regarder mon frère mourir sur mon téléphone portable», raconte-t-il dans la tribune située à côté du terrain en gazon synthétique où, un mois plus tôt, avait eu lieu la cérémonie funéraire de Raphael Dwamena. Samuel parle de son frère, qui est en fait son demi-frère. Samuel et Raphael ont la même mère, mais pas le même père. Pour le jeune homme de 20 ans, cette appellation ne fait pas de différence, sa tristesse reste la même. «Tu ne peux pas l'imaginer, tu ne le veux pas non plus», raconte-t-il. Sa voix s'affaiblit, elle se brise. Une larme roule sur sa joue, il enfouit son visage dans ses mains, a besoin d'une pause.

Le rêve de poursuivre l'héritage de Raphaël

Aujourd'hui, il avoue aller un peu mieux. «Mais cela dépend toujours des circonstances», pondère-t-il. La mort était le plan de Dieu, lui et sa famille doivent maintenant l'accepter, estime Samuel qui, comme son frère, est un fervent croyant. Il espère que Dieu a un plan pour lui aussi, car il espère réaliser une grande carrière en Europe. «C'était mon grand rêve d'être un jour sur le terrain avec Raphaël et de lui servir de modèle», révèle-t-il en souriant.

Bien qu'à 20 ans, il soit déjà plus âgé que de nombreux autres talents du pays, il veut faire le saut en Europe à tout prix: «J'ai déjà envisagé de changer d'âge. Beaucoup le font». Dans de nombreux pays d'Afrique, les actes de naissance et les enregistrements officiels n'existent pas. Ou alors, les données se perdent. Les sportifs ont donc la possibilité de modifier leur âge pour que cela soit avantageux pour leur carrière. Le fait que cela puisse être non seulement interdit, mais aussi moralement condamnable, il le sait: «Regarde. Je crois en Dieu, et Dieu dit qu'il faut toujours être honnête. Mais parfois dans la vie, tu dois simplement saisir ta chance».

Selon Samuel, Raphaël lui-même n'a jamais été très favorable à cette idée, préférant motiver son petit frère à être plus performant sur le terrain, lui payant même un entraîneur personnel pour cela. Car actuellement, Samuel est sans club et se maintient en forme en privé. «Raphael voulait me faire jouer dans un club de troisième division ici. Mais cela n'a pas abouti.» Maintenant, Samuel, qui vit encore chez ses parents et travaille comme couturier, espère que sa carrière va tout de même décoller et qu'un des anciens clubs de Raphaël viendra peut-être le chercher.

«Dieu jugera un jour»

En raison de leur situation familiale, les frères Dwamena ne se sont connus que tardivement dans leur vie. «Nous nous sommes rencontrés une ou deux fois avant qu'il ne parte en Europe». Mais après son départ, la relation est devenue plus intime: «À chaque fois qu'il était au Ghana, il m'appelait. Nous passions souvent du temps ensemble, nous allions manger ou nous parlions tout simplement.»

Raphael Dwamena se souciait de sa famille en Afrique de l'Ouest, envoyait chaque mois de l'argent pour les vêtements, la nourriture et d'autres nécessités. «Raphael voulait même nous faire construire une petite maison ici. En décembre, il voulait commencer les plans». Samuel ne sait pas ce qu'il adviendra de l'argent que Raphaël a gagné durant sa carrière. Il restera probablement chez sa veuve qui, bien qu'habitant elle-même au Ghana, n'a plus donné de nouvelles à la famille depuis la mort de Raphaël. «Cela ne me met pas en colère, mais en tristesse. Je suis chrétien, je ne ressens pas de haine. Dieu jugera un jour. Elle sait elle-même ce qu'elle a fait.»

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