BARDELLA VEUT «UN BIG BANG DE L’AUTORITé»

Le président du Rassemblement national s'est dit prêt à devenir premier ministre si son parti obtient la majorité absolue à l'Assemblée nationale et a présenté son programme.

«Nous sommes prêts» à gouverner, a assuré lundi Jordan Bardella, le jeune président du parti d’extrême droite français Rassemblement national (RN), lors d’une présentation de son programme pour les législatives à Paris.

«Le Rassemblement national est aujourd’hui le seul mouvement à pouvoir mettre en œuvre dès maintenant et raisonnablement les aspirations clairement exprimées par les Français. En trois mots, nous sommes prêts», a affirmé celui qui aspire à devenir Premier ministre s’il obtient la majorité absolue au scrutin des 30 juin et 7 juillet.

Il a décrit l’Alliance entre son parti et le président du parti de droite (Les Républicains) comme la seule alternative crédible après les «sept longues années de macronisme» qui ont, selon lui, affaibli la France.

Interdiction des téléphones et vouvoiement

Sur les retraites, il a réitéré sa volonté de donner la priorité aux carrières longues dès l’automne: «les Français qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui justifient de 40 annuités, pourront partir à la retraite dès 60 ans», a-t-il assuré.

Mais c’est dans le domaine de l’éducation qu’il a annoncé de nouvelles mesures, promettant «un big bang de l’autorité» dès la rentrée avec l’interdiction des téléphones portables dans les collèges et les lycées, le vouvoiement des enseignants ou encore la poursuite de l’expérimentation de l’uniforme à l’école.

«Les téléphones portables seront interdits dans les établissements scolaires dont les lycées», «le vouvoiement des enseignants sera obligatoire et les expérimentations du port de l’uniforme seront poursuivies. Je suis, à titre personnel, favorable à son instauration à l’école primaire, mais aussi au collège», a-t-il expliqué.

M. Bardella s’est engagé à mettre un terme «à l’idéologie du pas de vague et au recul de la République dans ses propres institutions», assurant que l’État soutiendra «systématiquement» les enseignants, avec l’instauration de «peines plancher dans les conseils disciplinaires» et la création de centres spécialisés pour y accueillir «les élèves perturbateurs ou harceleurs».

Il a également promis de renouer avec l’esprit de la «loi Ciotti de 2010, abrogée par François Hollande, qui prévoit la suspension des allocations familiales et des bourses scolaires en cas de perturbations graves et répétées au sein des établissements scolaires».

Partisan de «restaurer l’école publique dans son exigence et viser l’objectif d’un nivellement par le haut», il a réitéré la volonté du RN de «remplacer le collège unique par un collège modulaire» afin «d’orienter plus tôt et plus efficacement».

Ukraine et Russie

Jordan Bardella a en outre assuré qu’il serait «extrêmement vigilant (face) aux tentatives d’ingérence de la Russie». «Je considère la Russie comme une menace multidimensionnelle à la fois pour la France et pour l’Europe», a déclaré M. Bardella, dont le parti est régulièrement épinglé pour sa proximité avec Vladimir Poutine.

«La Russie conteste aujourd’hui des intérêts français, depuis plusieurs mois, plusieurs années sur nos zones d’influence historique en Afrique, en mer Noire et aussi dans nos outre mer, en prenant fait et cause pour notamment pour les Comores» dans la crise migratoire qui touche Mayotte, a-t-il ajouté.

Tout en se disant «favorable à ce que le soutien logistique et en matériel de défense à l’Ukraine puisse se poursuivre», M. Bardella a réaffirmé «ses lignes rouges très claires». Il refuse d’une part «l’envoi de troupes sur le sol ukrainien» et d’autre part l’envoi «de missiles longue portée ou de matériel militaire» qui pourrait «frapper directement les villes russes».

«Cela créerait les conditions d’une ingérence de la France et les conditions d’une escalade face à une puissance qui est une puissance nucléaire», a-t-il jugé.

État palestinien

Le chef de l’extrême droite française s'est aussi dit défavorable pour le moment à la reconnaissance d’un État palestinien, estimant que «ce serait reconnaître le terrorisme» après les attaques sanglantes du Hamas en Israël le 7 octobre, qui ont provoqué une riposte meurtrière de l’armée israélienne à Gaza.

«Je ne dis pas que cela ne doit pas rester un horizon mais reconnaître un État palestinien au moment où nous nous parlons, ce serait reconnaître le terrorisme», a-t-il déclaré. «Ce serait accorder une légitimité politique à une organisation qui prévoit dans sa charte la destruction de l’État d’Israël», a-t-il ajouté, en référence au Hamas.

Débattre avec Mélenchon

Jordan Bardella, enfin, a indiqué qu’il souhaitait que Jean-Luc Mélenchon «vienne débattre» mardi sur TF1 face à lui et Gabriel Attal, en faisant observer que l’invitation de la chaîne avait été faite «aux candidats au poste de Premier ministre».

Gabriel Attal a lui aussi fait savoir qu’il souhaitait la présence du leader de La France insoumise, lequel a décliné. Le Nouveau Front populaire (NFP) sera réprésenté par le coordinateur de LFI Manuel Bompard mardi sur TF1 puis par le patron du PS Olivier Faure jeudi sur France 2.

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