DéBUT DU SECOND TOUR ENTRE UN RéFORMISTE ET UN ULTRACONSERVATEUR

Les résultats de cette élection doivent être annoncés samedi en fin de matinée.

Quelque 61 millions d’Iraniens sont appelés vendredi aux urnes pour le second tour de l’élection présidentielle, qui se joue entre le candidat réformiste Masoud Pezeshkian  et l’ultraconservateur Saïd Jalili, arrivé en deuxième position au premier tour.

Le scrutin sera suivi avec attention à l’étranger alors que l’Iran, poids-lourd du Moyen-Orient, est au coeur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s’oppose aux pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, son ennemi juré.

L'élection a été organisée à la hâte pour remplacer le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi, tué dans un accident d’hélicoptère le 19 mai.

Mécontentement populaire

Dans le pays, cette élection se tient dans un contexte de mécontentement populaire face notamment à l’état de l’économie frappée par les sanctions. La participation au premier tour il y a une semaine a atteint, à 39,92% des 61 millions d’électeurs, son niveau le plus bas en 45 ans de République islamique, loin des quelque 80% des présidentielles de la fin du XXe siècle.

«Il est complètement faux de penser que ceux qui n’ont pas voté au premier tour sont contre le système»

Des figures de l’opposition en Iran, ainsi qu’au sein de la diaspora, avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant que les camps conservateur et réformateur représentent deux faces de la même médaille. «Il est complètement faux de penser que ceux qui n’ont pas voté au premier tour sont contre le système», a toutefois affirmé le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé mercredi les électeurs à voter.

«Les gens sont mécontents de nous»

Sorti en tête du premier tour avec 42,4% des voix, contre 38,6% pour Jalili, le député réformateur Massoud Pezeshkian, un chirurgien de profession âgé de 69 ans, qui affirme sa loyauté à la République islamique, plaide pour un Iran plus ouvert à l’Occident.

L’ultraconservateur Saïd Jalili, 58 ans, est lui connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales. Il a reçu notamment l’appui de Mohammad-Bagher Ghalibaf, le président conservateur du Parlement, arrivé troisième avec 13,8% des voix au premier tour.

Lors de deux débats, les deux candidats ont abordé les difficultés économiques du pays, ses relations internationales, le faible taux de participation aux élections et les restrictions imposées à Internet par le gouvernement. «Les gens sont mécontents de nous», les responsables, a déclaré  Pezeshkian. «Lorsque 60% de la population ne participe pas (à une élection), cela signifie qu’il y a un problème» avec le gouvernement, a-t-il argué.

Des répercussions limitées

Ancien négociateur sur le nucléaire, Jalili a maintenu sa position intransigeante envers l’Occident, jugeant que Téhéran n’avait pas besoin de l’accord sur le programme nucléaire iranien, signé en 2015 avec les Etats-Unis et d’autres puissances mondiales, pour progresser. Il avait dénoncé l'accord, qui avait imposé des restrictions sur l'activité nucléaire de Téhéran.

Tout au long de sa carrière, Jalili a pu accéder à des postes clés au sein de la République islamique en ayant la confiance du guide suprême. Il est actuellement l’un des deux représentants de l’ayatollah Khamenei au Conseil suprême de sécurité nationale, la plus haute instance sécuritaire du pays.

Quel que soit le résultat du vote, l’élection devrait avoir des répercussions limitées, le président n’ayant que des pouvoirs restreints: il est chargé d’appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l’Etat. Les résultats doivent être annoncés samedi en fin de matinée.

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