Les arnaques téléphoniques se multiplient en Suisse. Le conseiller national du Centre Martin Candinas demande à la Confédération d'agir plus fermement contre ce phénomène. Il veut également responsabiliser les opérateurs de télécommunications.
L'arnaque est bien rodée. Vous recevez un appel d'un numéro inconnu. La voix est enregistrée et votre interlocuteur n'est autre que la police, l'Office des douanes ou toute autre autorité capable de vous mettre en sueur. Le message vous indique que vos coordonnées bancaires ont été retrouvées dans le cadre d'un délit et qu'il vous faut appuyer sur la touche 1 pour obtenir plus d'informations. Ce n'est qu'à ce moment-là que vous serez mis en relation avec une personne qui tentera de vous soutirer de l'argent avec des histoires bien construites.
Le spoofing, ou tromperie en français, est le nom donné à ce type d'escroquerie par laquelle des criminels arnaquent des personnes crédules en leur passant de faux appels. L'Office fédéral de la cybersécurité (OFCOM) ne cesse de mettre en garde contre ces faux appels, car une véritable vague a récemment déferlé sur le pays.
Le conseiller national du Centre Martin Candinas ne veut plus rester spectateur. «L'usurpation d'identité cause à un nombre croissant de personnes en Suisse un préjudice financier important, qui a souvent aussi des conséquences psychologiques», déclare-t-il à Blick. Le Grison suppose que le nombre de cas non recensés est très élevé. «De nombreuses victimes ont honte et ne signalent donc pas l'acte à la police.»
Il demande à la Confédération de prendre des mesures pour protéger plus efficacement la population contre ces faux appels. Dans une intervention, il demande des informations sur les dommages causés par le spoofing. De même, il demande quelles mesures le Conseil fédéral prévoit de prendre pour mieux informer la population sur les dangers de cette arnaque et les modes opératoires des auteurs, afin d'éviter à un bon nombre de personnes de tomber dans le piège.
«Les opérateurs de télécommunications doivent également être davantage responsabilisés pour lutter contre les fausses identités dans les e-mails et les appels téléphoniques», suggère Martin Candinas. Comme il s'agit d'un problème transnational, il estime aussi judicieux de renforcer la collaboration avec l'UE ou l'Union internationale des télécommunications.
L'homme du Centre est convaincu que la Confédération pourrait aussi intervenir auprès des prestataires de services financiers. Il aimerait savoir si de tels paiements peuvent être annulés. «Le cas échéant, il faudrait aussi obliger le secteur à verser des compensations aux victimes s'il n'assume pas suffisamment ses responsabilités.»
Martin Candinas déposera son interpellation vendredi. Mais la police recommande déjà les points suivants pour se protéger des escrocs: