UNE TOILE POUR ENJOLIVER LE CHANTIER DU CèDRE à LAUSANNE

Les travaux de rénovation du bâtiment emblématique, signé par Jean Tschumi, seront cachés par une œuvre de 2300 mètres carrés.

À Lausanne, les travaux de rénovation du siège du Groupe Vaudoise Assurances ne défigureront pas son quartier de l’avenue de Cour. Pendant plusieurs jours, les ouvriers se sont attelés à la pose de quelque 2300 m² de bâches qui recouvriront le chantier du Cèdre pendant la durée des travaux. Ces bâches forment elles-mêmes une œuvre d’art commandée par l’assureur, qui entend ainsi valoriser son héritage architectural.

Les graphismes imprimés sur la bâche semblent en effet reproduire les fenêtres du bâtiment, signé par Jean Tschumi et inauguré en 1956. Ils sont le fait de l’artiste irlandais Nigel Peake. Architecte de formation, il a enseigné à l’EPFL. Mais il a aussi exposé, en tant qu’artiste, ses œuvres entre New York, Paris, Tokyo et à Zurich.

«On and Around (2024)»

Nigel Peake n’est pas un inconnu pour la Vaudoise, qui avait fait appel à lui il y a une dizaine d’années pour un premier projet graphique «Through, along and above», qui s’inspirait tant du travail de Tschumi que des paysages lausannois. Pour cette réinterprétation en grandeur nature, il a reconduit cette approche. «Il ne s’agissait pas d’illustrer le bâtiment, mais de juste l’évoquer, notamment au travers de ses vues transversales», explique l’artiste, venu découvrir à Lausanne la pose de son travail en grandeur nature.

Les tracés imprimés se remarquent notamment par le bleu roi employé par l’artiste. «Cela s’inspire des montagnes, du lac et du ciel, qui forment parfois cette couleur», ajoute Nigel Peake. Il signe cette fois son œuvre «On and Around (2024)», que l’on peut facilement comprendre comme «sur et autour». Nigel Peake «repense le programme, les plans, les coupes comme le site et les matériaux de l’édifice pour s’attacher à l’essence même du projet et appréhender cette architecture comme une œuvre d’art totale (ndlr: un terme employé par Jean Tschumi)», explique Vaudoise Assurances dans son communiqué.

Bâtiment classé

C’est ainsi que les habitués du quartier devraient voir son bâtiment emblématique pendant deux ans. C’est en effet la durée des travaux visant à lui redonner un coup de jeune. Le projet de rénovation, devisé à quelque 25 millions, doit préserver ce bâtiment classé d’intérêt national tout en le rendant compatible avec les exigences modernes. Son isolation – intérieure – devra en outre offrir des conditions de travail améliorées aux collaborateurs du groupe, qui souffraient de la chaleur en été et du froid hivernal.

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