«NOUS AVONS SEPT JOURS POUR éVITER à LA FRANCE UNE CATASTROPHE»

La France a plébiscité l’extrême droite au premier tour des élections législatives, mais les autres partis vont tout faire cette semaine pour lui barrer la route du pouvoir.

Grand vainqueur du premier tour des législatives, le Rassemblement national (RN) demande aux Français de lui donner, dimanche prochain, une majorité absolue au second tour, qui sera «l’un des plus déterminants de toute l’histoire de la Ve République», a lancé son président Jordan Bardella. «Il nous faut une majorité absolue», a lancé de son côté Marine Le Pen.

Si Bardella devenait Premier ministre, ce serait la première fois qu’un gouvernement issu de l’extrême droite dirigerait la France depuis la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle un régime collaborationniste non élu avait été mis en place. Visage d’apparence lisse incarnant un parti lepéniste dédiabolisé, Bardella a promis d’être «un Premier ministre de cohabitation, respectueux de la Constitution et de la fonction du président de la République, mais intransigeant» sur son projet de gouvernement.

Assemblée bloquée?

Le parti est en mesure d’obtenir une forte majorité relative voire une majorité absolue, dimanche prochain. Le président pro-européen Emmanuel Macron pourrait ainsi être contraint à une cohabitation inédite et houleuse avec l’extrême droite. Mais le scénario d’une Assemblée nationale bloquée, sans alliances majoritaires envisageables parmi les trois blocs en présence, reste aussi une possibilité.

«Nous avons sept jours pour éviter à la France une catastrophe», a lancé le député européen social-démocrate, Raphaël Glucksmann, qui a appelé tous les candidats arrivés en troisième position à se désister au second tour. Or, pour son allié de la gauche radicale La France insoumise (LFI), cela vaudra seulement là où le RN est «arrivé en tête», a précisé son chef de file Jean-Luc Mélenchon. L’alliance de la gauche dénonce en tout cas la «cacophonie» au sein de la majorité présidentielle, qui a du mal à exprimer une position unique sur le second tour.

Divergences dans le camp présidentiel

Tout plutôt que le «projet funeste» du RN, c’est la ligne défendue par le Premier ministre actuel Gabriel Attal, qui a lui aussi reconnu que «cela passera par le désistement de (ses) candidats» en «troisième position». Mais seulement pour avantager «un autre candidat qui défend les valeurs de la République», a-t-il ajouté. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a de son côté appelé lundi à voter pour «le camp social-démocrate» qui n’inclut pas LFI, devenue un repoussoir pour beaucoup d’électeurs de gauche et de droite.

En l’état, les projections des instituts de sondage anticipent une large majorité relative d’au moins 240 sièges pour les troupes de Jordan Bardella, voire une courte majorité absolue jusqu’à 295 sièges. Mais ces projections sont faites avant désistements. Car le résultat du scrutin se joue en grande partie d’ici à mardi 18h, échéance fixée aux candidats pour décider de se maintenir ou de se retirer.

«Même si les électeurs ne suivent pas les consignes mécaniquement de leurs responsables politiques, on aura un effet qui jouera plutôt en défaveur du RN», a commenté le directeur général délégué de l’institut Ipsos Brice Teinturier. Le politologue table «plutôt sur une majorité relative qu’une majorité absolue».

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