ÉCHANGES TENDUS ENTRE LE CAMP LE PEN ET LE CAMP MACRON

La cheffe du parti évoque un possible «coup d’État administratif». L'Élysée lui demande de faire preuve de «sang froid» et de «mesure».

La cheffe de file des députés d’extrême droite Rassemblement national (RN) Marine Le Pen et la «présidence française» ont échangé mardi des critiques, déclenchées par l’accusation d'un «coup d’État administratif» que préparerait le chef de l’État.

Mme Le Pen a mis en garde mardi matin contre un éventuel «coup d’État administratif» du camp du président Emmanuel Macron qui envisagerait, selon elle, une vague de nominations, notamment à la tête de la police et de la gendarmerie, avant une éventuelle cohabitation avec un gouvernement RN.

Une salve de nominations est prévue mercredi en conseil des ministres, mais son ampleur reste à déterminer.

L'Elysée répond

Mardi dans l’après-midi, la présidence de la République a appelé Mme Le Pen à faire preuve de «sang froid» et de «mesure».

«Il y a depuis 66 ans chaque semaine des nominations et des mouvements, notamment l’été, indépendamment des moments politiques traversés par nos institutions, et il n’est aucunement prévu qu’une de ces dispositions puisse changer dans les prochains mois», a déclaré la présidence de la République dans une mise au point.

La période de 66 ans fait référence à la naissance de la Vᵉ République, en 1958, qui a donné de forts pouvoirs au président, y compris en période dite de «cohabitation», c’est-à-dire avec un Premier ministre et un gouvernement de bord politique différent.

Selon l’article 13 de la Constitution, le président «nomme aux emplois civils et militaires de l’État». Pour toute une série de postes de grands commis de l’État, il s’agit de nominations qui font l’objet d’un décret présidentiel pris en Conseil des ministres, mais avec un contreseing du chef du gouvernement ou des ministres.

En cas de majorité absolue…

En cas de majorité absolue dimanche soir à l’issue du second tour des élections législatives anticipées, le RN a fait savoir qu’il gouvernerait la France, avec le président du parti Jordan Bardella comme Premier ministre, ce qui ouvrirait de fait une cohabitation avec M. Macron.

La Vᵉ République a déjà connu trois périodes de ce type, deux sous les présidences de François Mitterrand (1986-1988 puis 1993-1995) et une sous la première présidence de Jacques Chirac (1997-2002).

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